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Mélanome naissant : d’où vient-il et comment le reconnaître ?


Il peut apparaitre, gagner en volume, s’éparpiller, changer de couleur… Vous vous demandez peut-être si ce grain de beauté est inoffensif ou s’il cache quelque chose de sérieux, comme un début de mélanome. Dans cet article, nous vous expliquons tout sur ce cancer de la peau pour réussir à le reconnaître et à le traiter.

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Qu’est-ce qu’un mélanome ?

Un mélanome est une forme grave de cancer de la peau, souvent considéré comme le plus agressif de tous les cancers de la peau. 80 % des mélanomes de la peau se développent à partir d'une peau saine, c’est-à-dire une peau ne présentant aucune tache ou lésion. Ils apparaissent sous la forme d’une tache pigmentée qui ressemble à un grain de beauté. Dans 20 % des cas, ils se développent à partir d’un grain de beauté (aussi appelé nævus) préexistant1.

Il existe différents types de cancer de la peau autre que le mélanome : le carcinome basocellulaire (CBC) et le carcinome spinocellulaire (CSC). Ces deux types de cancers peuvent envahir et détruire les tissus qui les entourent. Ils peuvent également se métastaser (c’est-à-dire se propager à d’autres parties du corps), même si cela reste un phénomène très peu fréquent chez le CBC. C’est pourquoi il peut s’avérer particulièrement dangereux s’ils ne sont pas détectés et traités à temps2.

1« Le mélanome de la peau : points clés - Mélanome de la peau ». Consulté le 2 février 2024. https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Melanome-de-la-peau/Points-cles.​
2 Cancer, Canadian Cancer Society / Société canadienne du. « Types de cancer de la peau autre que le mélanome ». Société canadienne du cancer. Consulté le 1 février 2024. https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/skin-non-melanoma/what-is-non-melanoma-skin-cancer/types-of-non-melanoma.


L'origine des mélanomes

Pour comprendre l’origine des mélanomes, il faut revenir sur le fonctionnement des mélanocytes. En temps normal, ces cellules assurent la production de mélanine, le pigment naturel qui colore la peau, les poils et les cheveux. Dans le plus anormal des cas, elles peuvent déclencher une tumeur maligne appelée mélanome3.

En effet, la mélanine issue des mélanocytes joue un rôle essentiel dans la protection contre les dommages causés par les ultraviolets (UV). En fonction de leur intensité, ces cellules produisent plus ou moins de mélanine pour protéger la peau des dommages cellulaires. Or, une exposition excessive aux UV du soleil peut perturber ce processus et entraîner un dérèglement des mélanocytes, jusqu’à faire naître un mélanome malin.

Outre l’exposition solaire, d’autres facteurs favorisent l’apparition d’un mélanome, notamment les antécédents familiaux et la prédisposition aux coups de soleil (peau claire, taches de rousseur…). Les enfants ayant connu des coups de soleil sévères et répétés par manque de protection solaire sont aussi plus susceptibles de développer un mélanome à l’âge adulte.



Les types de mélanomes

Pour mieux reconnaître les lésions cutanées, sachez qu'il existe 4 principaux types de mélanomes. Selon le National Cancer Institute, ils se présentent selon les caractéristiques suivantes.
  • Le mélanome superficiel extensif (70 % des diagnostics) : plat et mince, de forme irrégulière, il s'étend vers l'extérieur à l'horizontale sur la surface de la peau. Le mélanome superficiel extensif est de couleurs variées et peut présenter différentes teintes de rouge, bleu, brun, noir, gris et blanc. Parfois, il prend naissance à partir d'un grain de beauté existant. Le mélanome superficiel extensif se manifeste habituellement sur la partie centrale du corps (tronc), les bras et les jambes. Il a tendance à apparaître sur le dos de l’homme et sur les jambes de la femme.
  • Le mélanome nodulaire (15 % des diagnostics) : le mélanome nodulaire descend en profondeur dans la peau. Il se présente sous la forme d’une masse surélevée qui dépasse de la surface de la peau (polypoïde), et peut avoir l'aspect d'un champignon avec une tige ou une tête (pédiculé). Il est habituellement de couleur brune à noire. Les mélanomes nodulaires peuvent se développer sur toutes les parties du corps, avec une plus forte récurrence sur le tronc chez les hommes.
  • Le mélanome acral lentigineux (8 % des diagnostics) : le plus commun chez les personnes à la peau foncée, il se développe principalement sur les extrémités du corps : les paumes ou plantes (tache brune ou noire au contour irrégulier), les ongles (bande mélanique > 6 mm de large, pigmentation irrégulière). C’est un mélanome très agressif , il s'étend rapidement en surface puis en profondeur.
  • Le mélanome de type lentigo malin (5 % des diagnostics) : aussi appelé mélanome de Dubreuilh, il apparaît surtout chez les personnes âgées en prenant la forme d'une tache pigmentée, inhomogène, allant du noir au marron foncé, observée sur les zones photo-exposées chez le sujet âgé (visage principalement). Il s’écoulent souvent de nombreuses années entre la première apparition de ce mélanome et le moment où il devient invasif. La lésion précurseur mesure généralement plus de 3 cm de diamètre et, lorsqu'elle devient invasive, développe une couleur brun foncé à noir ou un nodule bleu-noir en relief.
3 Gesbert, Franck, et Lionel Larue. « Le mélanome cutané - Des modèles rationalisés aux soins des patients ». médecine/sciences 34, no 5 (1 mai 2018): 407‑16. https://doi.org/10.1051/medsci/20183405013.​ ​


Quels sont les signes d’un mélanome débutant ?

Les mélanomes peuvent ressembler à des nævus (grains de beauté). Cependant, on peut les différencier des nævus par certaines caractéristiques comme les règles ABCDE, lors de démarche analytique visuelle.

La règle ABCDE est la méthode de référence en France :

  • Asymétrie : le nævus n’est ni rond, ni ovale et n’est pas équitablement réparti par rapport au centre.
  • Bord : le nævus a des bords irréguliers ou encochés.
  • Couleur : la couleur du nævus n’est pas homogène (noir, marron, rouge…).
  • Diamètre : le diamètre du nævus s’étend au-delà de 6 mm.
  • Évolution : l’aspect, la forme et/ou les couleurs du nævus ont changé.

Une lésion mélanocytaire est considérée comme suspecte si deux de ces critères sont validés (le critère E étant le critère le plus pertinent). Si vous constatez des évaluations sur certains de ces critères, nous vous recommandons de consulter un spécialiste.

Quels sont les différents stades d’évolution d’un mélanome ?

La Classification pTNM de l’UICC et de l’AJCC rapporte une évolution sur 4 stades.

Le stade I

Lors de son premier stade d’évolution, le mélanome est de petite taille (0,8 à 1 mm d’épaisseur au stade IA, 1 à 2 mm d’épaisseur au stade IB) et ne présente aucune ulcération. Nous parlons donc du stade précoce de son développement ou de mélanome primitif cutané. Si vous le reconnaissez, il est préférable de consulter au plus vite afin d’éviter les complications.

Le stade II

Arrivé au stade II, le mélanome se trouve toujours dans sa phase précoce. Néanmoins, la tumeur gagne progressivement en épaisseur. Lorsqu’elle excède les 4 mm d’épaisseur, un début d’ulcération peut être aperçu : sa propagation dans l’organisme est proche.

Le stade III

Le mélanome de stade III sort de sa phase précoce et ses cellules cancéreuses se propagent davantage dans l’organisme. Il est alors question de cancer locorégional : la métastase est présente dans les ganglions lymphatiques régionaux ou dans des vaisseaux lymphatiques situés à proximité de la zone touchée.

Le stade IV



Le stade IV représente la dernière phase évolutive traversée par le mélanome. Ici, la tumeur se propage au-delà des régions voisines pour atteindre des parties plus éloignées de l’organisme, comme d’autres localisation au niveau de la peau, le poumon, le foie et le cerveau4. Le mélanome métastatique représente alors un très grand danger pour le patient.

Il existe également un stade in situ, appelé également stade 0, où les cellules cancéreuses sont déjà présentes en surface mais n’ont pas encore pénétré l’épiderme5. S’il est pris en charge à ce stade, il ne présente aucun risque d’évolution en tumeur, d’où l’importance d’un examen régulier de la peau.

Pour résumer : les stades I et II correspondent à un mélanomes primitifs cutanés. Le stade III correspond à un mélanome avec métastases locorégionales cutanées ou ganglionnaires. Et finalement, le stade IV : mélanomes avec métastases à distance.

4« Les traitements possibles en fonction de l’étendue du cancer - Quels traitements ? », Institut National du Cancer. Consulté le 6 octobre 2023. https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Melanome-de-la-peau/Quels-traitements/Etendue-du-cancer-et-traitements.​
5 Ward, William H., Fernando Lambreton, Neha Goel, Jian Q. Yu, et Jeffrey M. Farma. « Clinical Presentation and Staging of Melanoma ». In Cutaneous Melanoma: Etiology and Therapy, édité par William H. Ward et Jeffrey M. Farma. Brisbane (AU): Codon Publications, 2017. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK481857/.​


Comment un mélanome est-il traité ?

À la suite de son diagnostic , le mélanome malin pourra être pris en charge de différentes manières en fonction de l'avancée de la pathologie.

  • Pour un mélanome de stade I : la chirurgie est généralement pratiquée afin de retirer la lésion suspecte. Souvent, une seconde opération nommée reprise d’exérèse est effectuée pour s’assurer que les cellules cancéreuses ont bien été retirées.
  • Pour les mélanomes de stade II : dont l’épaisseur est supérieure à 1.5 millimètre ou les mélanomes ulcérés, une immunothérapie par le médicament interféron alpha peut être proposée en traitement adjuvant (c’est-à-dire en complément de la chirurgie). Elle vise à réduire le risque de récidive. Cependant, ce traitement est aujourd’hui rarement utilisé.
  • Pour un mélanome de stade III : la même démarche qu’aux précédents stades est effectuée, généralement suivie d’un curage ganglionnaire pour retirer la métastase des ganglions lymphatiques régionaux. Un traitement médicamenteux faisant appel à traitement médicamenteux et/ou une radiothérapie peuvent être associés à la chirurgie.
  • Pour un mélanome de stade III non opérable ou IV : si la lésion cutanée est accessible, une exérèse chirurgicale de la métastase parfois accompagnée de traitements médicamenteux peut être proposée. La radiothérapie est également envisagée en cas de métastase osseuse ou hémorragique. Dans certains cas, des opérations comme la radiofréquence, la cryochirurgie ou la chimiothérapie sont effectuées.

N’hésitez pas à vous rapprocher auprès d’un professionnel de santé pour qu’il puisse vous informer sur votre stade, vous conseiller et répondre à votre questionnement par rapport à votre diagnostic.

À la suite des chirurgies et différents traitements, un suivi rigoureux et personnalisé de votre mélanome sera mis en place par le dermatologue et/ou oncologue, onco-dermatologue. Selon l’Institut national du Cancer, cette surveillance régulière consiste en un examen clinique complet à une fréquence dépendant du stade où votre cancer a été pris en charge.

  • Au stade I : tous les 6 mois pendant les 5 premières années, puis tous les ans.
  • Au stade II : tous les 3 mois pendant les 5 premières années, puis tous les ans.
  • Au stade III : tous les 3 mois pendant les 5 premières années, puis tous les 6 mois.
  • Au stade IV : au cas par cas sous décision de l’équipe médicale.


Comment prévenir l’apparition d’un mélanome ?

Consulter régulièrement un dermatologue

Vous êtes prédisposé aux mélanomes cutanés ? Dans ce cas, et ce même si vous ne distinguez pas de début de mélanome, il est recommandé de consulter au moins une fois par an un dermatologue. Grâce à l’examen attentif d’un professionnel de santé, vous pourrez dissiper tout soupçon et anticiper l’apparition du moindre cancer de la peau.


Éviter les bains de soleil

L’exposition aux rayons UV, que ce soit sous le soleil naturel ou via des appareils de bronzage artificiel, est le premier facteur de risque du mélanome malin. Pour protéger votre peau des rayons UV, nous vous recommandons d'appliquer plusieurs gestes de prévention solaire lors de vos sorties : rechercher l'ombre, sortir couvert, éviter le plein soleil, surtout aux heures les plus chaudes de l’été (entre 12 et 16h). Méfiez-vous des circonstances comportant un risque supplémentaire ou une fausse sécurité : vent frais, couverture nuageuse faible, sol réfléchissant (neige, sable, eau), altitude. Même si les rayons semblent peu intenses, protégez votre peau avec des vêtements couvrants, un chapeau et des lunettes de soleil.

Utilisez également des produits solaires de haute protection en complément. Ces produits s’appliquent sur la peau pour la protéger du rayonnement ultraviolet en absorbant et/ou réfléchissant les rayons. Pour toutes les parties exposées, appliquez de la crème solaire haute protection (minimum SPF30) pour vous protéger des UVA et UVB. L'utilisation d'une crème solaire SPF50 anti-UVB et UVA est préférable et indispensable pour les bébés et les enfants. Pour une protection suffisante, appliquez la crème solaire en couche épaisse 30 minutes avant votre sortie, même s'il y a des nuages. Renouvelez l'application toutes les deux heures, après chaque baignade, une activité sportive intense ou une forte sudation, même s'il s'agit d'une crème dite “résistante” à l'eau6.

Examiner attentivement sa peau

Pour prévenir le mélanome en amont, pensez à pratiquer un auto-examen régulier de vos grains de beauté à une fréquence de deux à trois fois par an. Munissez-vous d’un miroir et d’un tabouret puis suivez nos conseils pour protéger votre peau du mélanome à l’aide d’une inspection rigoureuse de vos nævus. Si vous constatez que plusieurs signes de la méthode ABCDE s’appliquent à l’un de vos grains de beauté, prenez rendez-vous sans plus tarder avec votre médecin traitant ou un dermatologue.

Si vous avez déjà été opéré du mélanome, l’auto-examen de la peau reste essentiel afin de surveiller son évolution dans le temps. Certains patients peuvent avoir des symptômes de récidive, soyez donc attentif au moindre changement.

6« Mélanome : comment prévenir ? » Consulté le 2 février 2024. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/melanome/prevention.

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