Ma cicatrice est rouge : est-ce normal ?
Suite à une blessure ou à une intervention chirurgicale, votre cicatrice reste rouge et vous vous demandez s’il faut vous inquiéter ? La cicatrisation de la peau lésée est un phénomène complexe et il n’est pas toujours facile de déterminer ce qui est normal ou non. Rassurez-vous, la plupart du temps, une cicatrice rouge est un signe de bonne régénération cutanée. Plus rarement, elle peut être le signe d’une anomalie de la cicatrisation.
Pourquoi ma cicatrice est rouge ?
Qu’il s’agisse d’une blessure, d’une plaie chirurgicale ou d’une brûlure, la cicatrisation de la peau lésée se déroule sur trois phases qui interviennent de la lésion jusqu’à deux ans après celle-ci1.
Durant la première phase dite inflammatoire, immédiatement après la lésion, une réaction dite d’hémostase se produit afin d’arrêter le saignement et un caillot sanguin se forme. Dans les jours qui suivent, la plaie semble suinter un liquide transparent qui permet d’éliminer les impuretés.
Lors de cette phase, la plaie est rouge, gonflée et peut être douloureuse ou chaude au toucher, comme si elle était infectée. C’est tout à fait normal, car la peau produit une réaction inflammatoire nécessaire à sa réparation.
Après environ une semaine, la phase inflammatoire laisse place à la phase de réparation cutanée, aussi dite phase de granulation ou phase proliférative. C’est la phase de réparation des tissus et des vaisseaux sanguins endommagés. Le caillot évolue sous forme de croûte et il est fréquent d’avoir une cicatrice qui démange.
Enfin, lors de la phase de remodelage dite aussi phase de maturation, la croûte finit par tomber et la plaie est complètement refermée. Malgré tout, la marque de la plaie peut rester rouge ou brunâtre tant que le processus de cicatrisation n’est pas achevé, ce qui peut prendre jusqu’à deux ans.
Combien de temps une cicatrice reste rouge ?
Si votre cicatrice a un aspect rouge et gonflé dans les jours qui suivent la lésion, il s’agit d’un processus tout à fait normal lié à la phase inflammatoire de la régénération cutanée. Cette phase dure généralement jusqu’à une semaine si la cicatrisation se déroule normalement. Elle peut cependant être retardée en cas de croûte arrachée par exemple.
Par la suite, la marque résiduelle peut rester plus ou moins rouge tant que le processus de réparation cutanée n’est pas complètement achevé, c’est-à-dire jusqu’à deux ans après votre blessure ou votre intervention chirurgicale.
Quand s’inquiéter d’une cicatrice rouge lors de la phase inflammatoire ?
Tant qu’une plaie n’est pas refermée, il y a un risque d’infection et il est donc important de rester vigilant concernant l’apparence des cicatrices, notamment en cas de plaie profonde ou de plaie chirurgicale.
Voici les signes qui doivent alerter :
- une odeur désagréable ;
- de la fièvre ;
- des nausées ;
- une plaie qui noircit ou qui jaunit ;
- une plaie trop sèche ou au contraire trop humide.
En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un médecin qui saura vous rassurer.
Quand s’inquiéter d’une cicatrice rouge et douloureuse ?
Lorsqu’une marque de lésion reste rouge et douloureuse ou gonflée après plusieurs semaines ou mois, il s’agit généralement d’une plaie qui cicatrise mal et qui nécessite l’avis d’un médecin.
La cicatrice hypertrophique, rouge et gonflée
Si vous constatez que la marque de la plaie devient rouge, gonflée et plus dure au toucher lors de la phase de maturation, il est probable que vous ayez affaire à un type de cicatrices appelée cicatrice hypertrophique qui est dûe à une anomalie dans la production du tissu conjonctif.
Lors de la phase de réparation cutanée, l’organisme produit parfois trop de fibres de collagène, d’où une évolution de la marque résiduelle en relief entre 2 mois et un an après la lésion2. Les cicatrices hypertrophiques sont bénignes et sans danger pour la santé, mais elles peuvent nécessiter une consultation médicale si elles deviennent gênantes. Parfois, elles se résorbent spontanément.
La cicatrice chéloïde, plus difficile à traiter
La cicatrice chéloïde est également une cicatrice en relief rouge et gonflée. Elle se distingue de la plaie hypertrophique par la présence de tissu cicatriciel au-delà des bords de la plaie. Même lorsque le tissu cicatriciel ne déborde pas de la plaie, si une marque reste rouge et gonflée après un an et demi, il s’agit d’une chéloïde3.
Ici aussi, les chéloïdes sont bénignes et sans risque pour la santé, mais elles peuvent s’étendre au fil des années. Il est donc important de consulter un professionnel de la santé afin de vous faire accompagner.
Que mettre sur une cicatrice qui reste rouge ?
Le processus de réparation du tissu cutané suite à une lésion prend du temps et il est important de respecter ce processus afin de permettre à la peau de se reconstruire. L’utilisation d’une crème réparatrice dès que la plaie est bien refermée est un plus, mais d’autres facteurs peuvent permettre d’éviter les marques résiduelles trop visibles.
Comment aider la peau à bien cicatriser ?
Pour cicatriser plus vite de manière générale et permettre une bonne cicatrisation des tissus, il est important de bien prendre soin de la peau dès la lésion en nettoyant correctement la plaie et en appliquant un pansement adapté4.
Dès que la plaie est refermée, utilisez une crème cicatrisante afin d’aider la peau à se régénérer et veillez à bien la protéger du soleil avec l’application d’une crème solaire indice 50. Enfin, pensez à bien masser votre plaie afin d’assouplir les tissus cicatriciels.
Que faire en cas d’anomalie dans le processus de cicatrisation ?
Malgré toutes ces précautions, une cicatrisation hypertrophique ou chéloïde reste possible. Ce type de cicatrisation se produit davantage chez les personnes à la peau foncée ou mate, et chez les sujets jeunes5. La prédisposition génétique joue également un rôle dans l’apparition des chéloïdes. Enfin, dans certains cas, la chéloïde est causée par l’évolution d’une cicatrice hypertrophique mal soignée.
Pour décider du traitement le plus adapté, il est important de consulter un dermatologue car il peut être nécessaire de combiner plusieurs techniques, particulièrement en cas de chéloïde. Parmi les différentes techniques médicales possibles, on retrouve la séance de traitement par laser, l’utilisation de feuilles de gel de silicone ou encore l’injection de corticoïdes.
3Science Direct : Cicatrices chéloïdes, étude d’une série de cas - Consulté le 21 décembre 2023. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0242649814002399
4Améli - Soigner une plaie - Consulté le 21 décembre 2023. https://www.ameli.fr/assure/sante/bons-gestes/soins/soigner-plaie
5AAD - Keloid overviews - Consulté le 21 décembre 2023 https://www.aad.org/public/diseases/a-z/keloids-overview
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